Le gouvernement a répondu à une revendication des éleveurs français en imposant aux restaurants et cantines d'indiquer l'origine des viandes qu'ils utilisent dans les produits transformés, comme le stipule un décret paru au Journal officiel. Cette mesure, qui est désormais en vigueur, concerne aussi bien les établissements traditionnels que ceux qui proposent des plats à emporter ou à livrer, y compris les «dark kitchens». Elle s'applique aux «viandes achetées déjà préparées ou cuisinées» de bovins, porcins, ovins et volailles.
Un autre décret, qui doit être prolongé, règle l'étiquetage des viandes achetées crues de ces mêmes espèces. Le décret sur les produits transformés est issu de la loi Egalim 2, qui vise à protéger le revenu des agriculteurs, selon le texte, publié après le Salon de l'agriculture, marqué par la colère des paysans.
Le gouvernement a annoncé à cette occasion un plan pour «reconquérir notre souveraineté sur l'élevage», qui incluait cette obligation d'afficher l'origine des produits transformés. Le texte prévoit que le restaurateur «informe les consommateurs de l'origine ou de la provenance des viandes utilisées en tant qu'ingrédients dans les préparations de viandes et les produits à base de viande qui lui sont fournis, lorsqu'il en a connaissance en application d'une réglementation nationale ou de l'Union européenne» de manière «visible, lisible et distincte».
Si l'animal est né, élevé et abattu dans le même pays, on affiche «l'origine». Sinon, on distingue «né et élevé» et «abattu». Sous certaines conditions, le nom du pays peut être remplacé par «UE» ou «hors UE». Enfin précisons que tout manquement «est passible d'une amende comprise entre 1500 et 7500 euros».
Frank Verain
|