Une étude de l’Inserm révèle que le nerf vague, reliant l’intestin au cerveau, influence l’apparition de la dépression due à des anomalies du microbiote intestinal. Les personnes dépressives présentent des déséquilibres dans leur microbiote intestinal. Transférer la flore d’un individu dépressif à un individu sain peut déclencher une dépression, confirmant un lien de causalité.
L’étude de l’Inserm, de l’institut Pasteur et du CNRS démontre le rôle du nerf vague, qui relie le cerveau à divers organes, dont le système digestif. Des bactéries intestinales proches de ce nerf impactent son activité. Les chercheurs ont testé le rôle de ce nerf dans la communication intestin-cerveau dans la dépression en transférant le microbiote de souris dépressives à d’autres souris saines, avec un nerf vague intact ou sectionné (vagotomie). Le transfert de microbiote n’a pas induit de dépression chez les souris ayant subi une vagotomie.
Ces découvertes offrent de nouvelles perspectives thérapeutiques. Stimuler le nerf vague par la méditation ou les massages pourrait renforcer l’effet des traitements. De plus, moduler l’activité de protéines spécifiques du nerf vague pourrait aider à lutter contre la sévérité ou la récidive de la dépression. Actuellement, seulement un tiers des patients sont efficacement soulagés par les médicaments, d’où l’importance de solutions complémentaires.
Pascal Lemontel
|