Une femme de 49 ans a récemment bénéficié de la première greffe de larynx en France, réalisée à Lyon. Elle respirait par trachéotomie et ne pouvait pas parler depuis 20 ans en raison de complications d’une intubation. Après la greffe, elle a pu prononcer quelques mots et suit actuellement une rééducation pour retrouver toutes ses capacités.
Le traitement immunosuppresseur de la patiente a été renforcé après un début de rejet, mais elle a pu rentrer chez elle le 26 octobre. Elle a déclaré avoir choisi de subir cette intervention pour “retrouver une vie normale” et que ses filles ne l’avaient “jamais entendue parler”.
L’idée de cette greffe a été inspirée par la première greffe mondiale de larynx réalisée en 1998 aux États-Unis. Le professeur Philippe Céruse a coordonné cette greffe après une décennie de préparation et de recherche de patients éligibles.
L’intervention a duré 27 heures avec la participation de douze chirurgiens et une cinquantaine de personnels du CHU de Lyon. L’équipe reste prudente et attendra 12 à 18 mois pour que la patiente retrouve la motricité de son larynx.
Les équipes de transplantation de Lyon continuent de travailler sur d’autres organes non vitaux mais dont les dysfonctionnements sont synonymes “de mort sociale”. Ils prévoient des greffes d’utérus et de pénis dans les deux prochaines années.
Pascal Lemontel
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