Un antibiotique développé il y a des décennies pourrait bientôt devenir une pilule préventive aux États-Unis pour lutter contre les infections sexuellement transmissibles (IST). La doxycycline, prise après un rapport sexuel non protégé, a montré lors d'essais cliniques une réduction significative du risque d'infection pour trois maladies : la chlamydia, la gonorrhée et la syphilis.
Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale américaine, envisagent de recommander cette nouvelle approche pour contenir les épidémies touchant des groupes vulnérables. Les préoccupations concernent la résistance aux antibiotiques ainsi que la nécessité de nouvelles options pour la santé publique.
Les recommandations prévues, attendues cet été, pourraient viser principalement les groupes à risque élevé tels que les hommes gays et les femmes transgenres ayant des antécédents d'infections. Certains médecins prescrivent déjà la doxycycline à titre préventif. Le nombre de cas de chlamydia, de gonorrhée et de syphilis aux États-Unis a augmenté ces dernières années, atteignant 2,5 millions en 2021. Cela est en partie dû à la diminution de l'utilisation des préservatifs en raison de l'utilisation croissante de la PrEP (prophylaxie pré-exposition) pour le VIH.
La doxycycline a montré son efficacité dans des essais cliniques, réduisant les infections de manière significative, en particulier pour la chlamydia et la syphilis. Cependant, des préoccupations concernant le développement de résistances aux antibiotiques persistent, en particulier pour la gonorrhée.
Les chercheurs ont observé des taux de bactéries résistantes plus élevés chez les personnes traitées à la doxycycline, mais cela pourrait simplement signifier que cet antibiotique est moins efficace contre ces souches résistantes plutôt que d'en être la cause. Les médecins cherchent à préserver l'efficacité des antibiotiques existants, comme la ceftriaxone, tout en explorant de nouvelles méthodes préventives.
Frank Verain
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