Le croisement de plusieurs résultats d'études a révélé une augmentation significative des troubles mentaux chez les enfants à la suite de la crise sanitaire et des confinements. Une étude nationale, basée sur des données collectées auprès de plus de 15 000 enfants, enseignants et parents, indique que 13% des enfants âgés de 6 à 11 ans présentent au moins un trouble probable de santé mentale.
Les troubles émotionnels, les troubles oppositionnels et le TDAH sont parmi les problèmes les plus fréquemment observés. Plus précisément, 5,6% des enfants présentent un trouble émotionnel probable, y compris des troubles anxieux tels que l'anxiété de séparation, l'anxiété généralisée et les phobies spécifiques, ainsi que des troubles dépressifs. Environ 6,6% des enfants ont un trouble oppositionnel probable, caractérisé par une humeur colérique, un comportement querelleur ou provocateur. Enfin, 3,2% des enfants manifestent des symptômes probables de trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH).
L'étude n'a pas pu évaluer l'impact potentiel de la pandémie de Covid-19, faute de données antérieures à la crise pour cette tranche d'âge. Cependant, une enquête complémentaire menée par la Direction statistique du ministère de la Santé montre que la détresse psychologique chez les enfants et les adolescents a été exacerbée par la crise. Entre mars 2020 et juillet 2021, 12% des garçons et 13% des filles âgés de 3 à 17 ans ont consulté un professionnel de santé pour des problèmes psychologiques, contre seulement 7% des garçons et 6% des filles avant la crise.
Si l'on prend en compte les enfants dont les parents estiment qu'ils auraient eu besoin d'une assistance psychologique professionnelle mais n'ont pas consulté, on estime que près de 15% des enfants auraient nécessité des soins pour des difficultés psychologiques, soit près d'un enfant sur six. Ces chiffres soulignent l'ampleur des conséquences psychologiques de la crise sanitaire sur les enfants.
Sophie de Duiéry
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