Aux États-Unis, le donanemab, un médicament développé par Eli Lilly, pourrait être autorisé cette année pour le traitement de la maladie d'Alzheimer, suite aux résultats d'un essai clinique d'envergure publié récemment. Le traitement a démontré sa capacité à ralentir la progression de la maladie, particulièrement lorsqu'il est administré précocement. Cependant, certains experts restent prudents quant à son efficacité, le qualifiant de bénéfices "modestes" et soulignant les effets secondaires potentiellement dangereux.
Le donanemab, comme le lecanemab, cible les plaques amyloïdes dans le cerveau des patients atteints d'Alzheimer et est administré par intraveineuse. L'essai clinique, mené dans huit pays sur plus de 1 700 personnes âgées de 60 à 85 ans au stade précoce de la maladie, a montré une réduction de 35 % du déclin cognitif et fonctionnel sur 18 mois pour un sous-groupe présentant des niveaux moindres de la protéine Tau, indiquant un stade encore plus précoce de la maladie.
Cependant, le traitement comporte des risques, notamment des effets secondaires graves tels que des oedèmes ou des hémorragies cérébrales, avec trois décès liés probablement au traitement selon l'étude.
Certains experts soulignent qu'il est crucial de recueillir plus de données, y compris sur des périodes dépassant les 18 mois, afin de mieux comprendre l'équilibre entre les bénéfices et les risques de ces médicaments. Ils critiquent également la faible représentation de personnes de couleur dans l'essai, alors qu'elles sont davantage touchées par la maladie.
Bien que ces médicaments "de première génération" ne soient pas parfaits, ils sont considérés comme une avancée majeure ouvrant la voie à de nombreux futurs traitements, selon des experts du domaine.
Sophie de Duiéry
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