Comme 8 Français sur 10 vous vous sentez gênés par le bruit sur votre lieu de travail pour comprendre les conversations (Source enquête jna 2016-Nuisances sonores). Vous avez le sentiment d’avoir des difficultés à vous concentrer en raison du brouhaha ? Vous n’avez plus envie de communiquer en rentrant chez vous ? Une lassitude s’installe. Ne laissez pas le bruit diminuer votre « capital santé auditive et votre santé». Il est possible d’agir. Les experts de l’association JNA (journée Nationale de l’Audition) nous indiquent quatre clés de l’hygiène de santé auditive pour gagner en bien-être au travail et en vitalité.
Première clé : considérez le bruit comme un agent toxique. La gêne occasionnée par le bruit est de plus en plus prise au sérieuse dans le cadre des politiques de Bien Etre et de lutte contre les risques psychosociaux développées au sein des entreprises. La réglementation du travail impose la mise en place de mesures de réduction des émissions sonores à leur source ainsi que la protection des salariés au-delà de niveaux sonores de 80 dB pendant 8 heures d’exposition. Pour autant, le bruit agit sur votre santé auditive et votre équilibre de santé bien en-deçà de ce niveau. L’Organisation Mondiale de la Santé préconise des ambiances sonores de 45 dB.
Deuxième clé : diminuez vos propres émissions sonores. ‘L’enfer du bruit, c’est les autres’ est une fausse idée. N’avez-vous jamais échangé avec un ou une collègue sans vous déplacer, « en passant par-dessus les autres », de brancher l’ampli lors d’un appel téléphonique, de rire aux éclats, de discuter sur l’espace partagé ? Alors le niveau sonore ambiant augmente et chacun aura à parler plus fort pour couvrir le brouhaha général. Chacun peut agir en prenant conscience de son rôle dans le niveau sonore ambiant.
Troisième clé : formulez des règles de vie collective. Lors des accompagnements réalisés par l’équipe de l’association JNA, il n’est pas rare que les salariés travaillant en open-space expriment un sentiment d’envahissement. Sans frontières physiques, le son circule et devient bruit lorsqu’il est sûbi. En l’absence de portes, chacun entre dans l’espace physique de l’autre. Ces deux effets sont bien souvent conjugués. C’est alors qu’une voix est stigmatisée et devient le point focal du problème, la nervosité s’installe. En l’absence de cloisons, tout devient collectif, tout s’exprime de plus en plus librement et perd en discrétion. Des règles de vie collective sont incontournables. Le manager a un rôle majeur à jouer pour les maintenir.
Quatrième clé : offrez un temps de répit à vos oreilles, une « pause auditive ». Ce que nous ignorons tous, c’est que le bruit agit en continu sur le système auditif, dépourvu de paupières pour se protéger et arrêter le bruit. Sans diminution du brouhaha et sans temps de répit pour les cellules de l’oreille, la fatigue de l’oreille s’installe et par voie de conséquence une fatigue plus générale, le cerveau ayant besoin de produire plus d’efforts pour décrypter les conversations. Pendant le temps de travail, il suffit de vous autoriser à vous extraire du groupe ou de porter des protections contre le bruit. Le choix d’écouter de la musique avec oreillettes n’est pas otptimal. En effet, les cellules sensorielles continuent à être sollicitées.
Faites l’expérience : repérez leurs bienfaits sur votre sérénité, votre capacité de concentration, votre qualité de sommeil, votre disponibilité et votre écoute. Prendre soin de son capital auditif c’est aussi prendre soin de soi et développer son dynamisme au quotidien.
Du 23 au 28 octobre prochain, avec le soutien de la Mutuelle Familiale, l’association JNA organisera la deuxième édition de la « Semaine de la Santé auditive au travail ». A cette occasion, elle éditera le livre CD « Santé auditive, une nouvelle clé pour préserver son capital santé au travail».
Sébastien LEROY & Anthony BOURDAIN |