A tout âge, une bonne audition contribue à notre santé générale et à notre vie sociale. En vieillissant la moindre défaillance de nos oreilles peut provoquer une perte de compréhension de la parole et des difficultés à suivre une conversation lorsqu’il y a du bruit. Dès lors, un effet domino s’enclenche…
Dans un premier temps, vous allez demander à vos interlocuteurs de répéter. Parallèlement, votre cerveau va devoir produire un effort supplémentaire pour décoder les informations transmises par le système auditif. Une fatigue va, en conséquence, s’ajouter à la perte auditive… et c’est à ce moment-là que le risque de « décrochage social » sera le plus élevé car vous n’allez plus avoir envie d’insister. Vous risquerez alors de vous éloigner des échanges extérieurs… avec votre famille, vos amis. Avec ces difficultés de compréhension, même la télévision et la radio tendront à devenir source d’ennui. Un repli sur soi qui s’accompagnera progressivement d’un manque de stimulation de votre cerveau
Bien-sur, ces effets à moyen et long terme sont néfastes pour la santé mentale.
Dans l’enquête réalisée par l’association JNA avec l’institut Ipsos « L’audition des séniors », les seniors de 50 ans et plus indiquent un degré de 6 sur 10 de la gêne auditive dans leur vie, ayant des répercussions sur leur capacité à travailler, sur leur vie sexuelle, leurs relations personnelles et leur qualité de vie en générale. Dans cette même enquête, 1 senior sur 5 souffrant d’une gêne auditive éprouve des sentiments négatifs comme la mélancolie, le désespoir, l’anxiété ou la dépression.
Des études menées en 2012 par le Professeur Franck Lin du centre John Hopkins (Etats-Unis) ont d’ailleurs souligné l’impact de la perte auditive sur la dépression mais aussi sur la démence et la détérioration des fonctions cognitives. Plus près de nous en 2015, une étude de l’Inserm de Bordeaux, conduite par le Professeur Hélène Amiéva, a mis en évidence l’accélération du déclin cognitif chez les personnes souffrant de déficience auditive ne bénéficiant pas d’appareillage. En revanche, lorsque les personnes sont appareillées, le déclin cognitif est seulement similaire à celui des personnes ayant une audition préservée.
Il est donc recommandé de réaliser régulièrement un bilan complet de son audition chez le médecin spécialiste ou le médecin ORL. Osez demander car il est préférable d’agir et de rebondir. La cause majeure de la déficience auditive demeure l’usure des cellules sensorielles des oreilles avec l’avancée en âge ; un phénomène naturel appelé presbyacousie.
La perte auditive intervient donc le plus souvent à partir de 50 ans, représentant la 3e pathologie chronique chez les séniors. 2 séniors sur 5 âgés de 60 à 70 ans sont gênés par la presbyacousie et 1 personne sur 2, au-delà de 80 ans.
Tout comme vous prenez soin de vos yeux, vos dents, votre cœur, ou du cholestérol…, prenez également soin de votre audition pour bien vivre et bien vieillir.
Et si vous souhaitez compléter votre information, rendez-vous sur journee-audition.org, le site de l’association JNA organisatrice des campagnes nationales d’information Journée nationale de l’audition depuis 20 ans en France.
La prochaine édition aura lieu le jeudi 8 mars 2018, avec des dépistages gratuits proposés partout en France. De telles actions vous sont aussi proposées par La Mutuelle Familiale en partenariat avec l’association JNA. Pour plus d’informations rendez-vous sur la page Facebook : www.facebook.com/mapreventionsante.fr
Sébastien LEROY & Arnaud BEAUSSIER |