Elles sont adolescentes et déjà mères ou enceintes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 12 000 interruptions volontaires de grossesse sur mineures ont été pratiquées en France en 2010, et les chiffres vont croissants, d’années en années.
Relation sexuelles sous alcool, carences affectives, violences physiques ou encore appartenance à une classe sociale : mille explications peuvent justifier la grossesse d’une jeune fille. Mais pour les spécialistes, une grossesse précoce n'arrive jamais par hasard, même lorsqu'on évoque l’accident.
Alors, pourquoi les adolescentes sont-elles de plus en plus nombreuses à tomber enceinte, mais surtout : que faire pour éviter les risques de grossesses non désirées ? Sur ce point les spécialistes sont unanimes : l'accent doit être mis la prévention. Une prévention qui marche de moins en moins. Trop institutionnelle pour les sociologues, pas assez accès sur l’émotion de l’adolescent. Certains spécialistes vont plus loin : toute l’éducation à la sexualité serait à revoir.
Et cela commence par la remise en question de l’image sociale envoyée par les héros de télé, bande dessiné et autres jeux vidéo à vos enfants. Sur ce point Hakima El Cadi, anthropologue et sociologue spécialiste de l’adolescence est claire. La mise en place d’une vraie politique d’éducation constitue, pour elle, une priorité.
« Ce sont les supports culturels qui forgent l’imaginaire enfantin. C’est le capital même avec lequel les jeunes filles vont se sentir femme et advenir femme. »
D’autres, préconisent de leur côté la mise en place de d’éducation sexuelle à partir de l’école maternelle. Une mesure excessive ? En réalité ce dispositif existe déjà, aux Pays-Bas. Aujourd’hui: le pays dispose du taux le plus bas de grossesses adolescentes en Europe.
Adeline STACHOWIAK |